Mon défi : semaine 2 sur 21

“C’est naturel pour un parent de vouloir retenir, protéger, contrôler, conseiller, diriger, de désirer qu’on ait besoin de nous. Ce qui n’est pas naturel, c’est faire en sorte qu’il se passe de nous, de lâcher prise. Donner de l’autonomie, c’est en fait une manière de donner de l’amour.” Extrait du livre Parents épanouis, enfants épanouis, votre guide pour une famille heureuse d’Adèle Faber et Elaine Mazlish.

Il m’arrive souvent de faire les choses à la place de mon fils. Toi aussi ? Réfléchis aux raisons pour lesquelles tu fais ça. Pour ma part, je le fais parce que je me dis qu’il est trop petit, qu’il n’est pas capable, que je n’ai pas le temps, qu’il va faire des bêtises et en mettre partout, qu’il va s’énerver…C’est quelque part une façon de le préserver et peut-être aussi parce que je le vois encore comme un petit bébé.

Le besoin d’autonomie : “Je veux faire tout seul !”

Imagine cette situation extrêmement banale. Je suis sûre que ça va te parler Winking smile. Poussinou et moi rentrons à la maison. Je commence à retirer ses chaussures et là il me dit “Non, je veux faire tout seul !”. J’hésite… Mais je suis pressée et il est encore si petit, ça va encore plus le frustrer de ne pas y arriver. Je lui réponds que c’est trop difficile, qu’il faut qu’on se dépêche car je dois préparer le repas. Et je décide de lui retirer ses chaussures. Tu la vois pointer le bout de son nez, la crise de 15 minutes « tout en 1 » avec pleurs + morve + hurlements ? Le genre de crises où tu perds un temps de dingue à calmer ton enfant et toi par la même occasion. C’est évidemment ce qu’il s’est passé ! Et toute la soirée à été vraiment super galère…

Développer des compétences de vie

Changeons d’angle…

Je te propose de changer d’angle de vue à présent. Tu es au travail et lors d’une réunion, un nouveau projet est mis sur la table. C’est exactement le genre de projet qui te motives et tu te dis que ce serait hyper stimulant si tu pouvais t’en occuper. Tu prends ton courage à deux mains et à la suite de la réunion, tu vas voir ton boss pour lui proposer de le gérer en expliquant tes motivations. Et là, ton chef te dit “Ecoutes, je pense que tu n’es pas capable de t’en occuper. Tu n’es pas assez expérimenté(e), j’ai peur que tu fasses des bourdes et en plus, ça risque de prendre des plombes. Laisse-moi m’en occuper plutôt.”

Comment te sens-tu ? Est-ce que l’attitude de ton chef te permet de développer des compétences professionnelles ou de vie ? As-tu l’impression de développer de l’autonomie, le sens des responsabilités, la confiance en soi, la persévérance ? Pas vraiment, n’est-ce pas.

Est-ce que je l’aide en faisant ça ?

Ma formatrice en Discipline Positive nous invitait à toujours nous poser la question suivante “Est-ce que ce que je fais ou dis aide mon enfant ou le blesse ?”. Si l’on réfléchit un peu vite, c’est vrai qu’on aurait tendance à penser que je l’aide en voulant enlever ses chaussures. Mais quand on connaît la fin de l’histoire, on se dit que pas vraiment en fait…
Mais admettons que toi, tu fais tout pour ton enfant et que lui, ça ne lui pose aucun problème. Tu te dis que tu l’aides, n’est-ce pas ? C’est vrai, tu as raison. Tu l’aides sur le court terme. Mais est-ce que tu l’aides sur le long terme ? Et aussi, est-ce que vraiment ça t’aide ? Je vois beaucoup de parents qui font toujours tout à la place de leurs enfants et qui sont usés et épuisés. Ils ne rêvent que d’une chose : qu’ils développent indépendance et autonomie pour enfin déléguer ! Ou qu’ils se marient au plus vite In love !

L’autonomisation ou l’art de lâcher prise

L’autonomisation, c’est le processus qui permet de devenir autonome. Il y a tant de choses que nos enfants ne peuvent pas faire mais il sont capables d’en faire beaucoup plus que ce qu’on ne le pense. Voici quelques points sur lesquels j’essaie de travailler au quotidien afin de développer l’autonomie chez Poussinou.

  • Montrer
  • Impliquer
  • Faire confiance
  • Encourager
  • Accepter
  • Lâcher prise : plus facile à dire qu’à faire. Mais lorsque l’on fait quelques essais et qu’on réalise que cela apporte beaucoup pour soi et les autres, cela donne force et courage pour renouveler l’expérience. Et comme dirait l’un de mes formateurs, “lorsque c’est parfait, ce n’est pas fait”. Parole de Parent Plus Qu’Imparfait !

Les 6 étapes de l'autonomisation

Accompagner vers l’autonomie : mon plan d’actions

Concrètement, ça se traduit comment ? Bien qu’il soit petit, j’ai progressivement donné des responsabilités à mon fils. J’ai pour cela :

  • Réorganisé la maison : je lui ai fait de la place dans la partie basse du meuble à chaussures ; j’ai acheté un porte-manteaux que nous avons accroché à sa hauteur, dans l’entrée ; j’ai installé un grand marche-pieds à proximité du lavabo…
  • Impliqué Poussinou davantage dans les tâches du quotidien
  • Commencé à lui apprendre à s’occuper de lui

Alors, résultat ?

Franchement, depuis que nous guidons Poussinou vers l’autonomie, ce n’est que du positif. Déjà, il adore ! Comme il est dans sa période “je veux faire tout seul”, cela lui permet d’accomplir des choses, de grandir et d’être fier de lui-même. Et évidemment, nous sommes fiers aussi lorsqu’il nous aide à faire des petites choses.

Ça me rassure aussi. Je me dis que plus il apprend à être autonome et plus il sera débrouillard à l’école, dans les sorties extra-scolaires… Et ça, je trouve que c’est plutôt une belle compétence de vie.

Mais il y a bien des choses qui fonctionnent bof ?

Oui ! Voici quelques exemples, qui vont peut-être te parler d’ailleurs.

  • Il n’arrive pas à faire seul.
  • Il ne veut pas faire. Cela arrive régulièrement. Il sait qu’en rentrant à la maison, il doit retirer ses chaussures. Mais il est fréquent qu’il n’ait pas envie de le faire. Une chose à savoir : il y a toujours une explication derrière un comportement. Pour cette situation en particulier, il y a généralement deux options : soit il ne veut pas les enlever car il veut jouer au ballon ou avec sa moto (et c’est mieux avec les chaussures), soit c’est parce qu’il est fatigué et qu’il n’a pas envie de le faire lui-même ou qu’il souhaite de l’attention. Dans le premier cas, je le laisse jouer avec ses chaussures mais dès qu’il a terminé, j’utilise la technique des questions de curiosité afin qu’il retire et range lui-même ses chaussures. Dans le deuxième cas, je le prends dans mes bras, je lui enlève mais je lui demande de m’aider. Ainsi, nous faisons à deux.

Je terminerais cet article avec une citation de Jane Nelsen :
“Dis-moi… J’oublie.
Enseigne-moi… Je me souviens.
Implique-moi… J’apprends !”

Et toi, où en es-tu avec l’autonomisation et le lâcher prise ? Et tes enfants, as-tu l’impression qu’ils ressentent ce besoin d’autonomie ? N’hésites pas à commenter en dessous de l’article.


Tu viens de lire l’article 2 sur 21 de mon défi. Le défi que je me suis lancé ? Tester 21 principes de la discipline et la parentalité positive en 21 semaines et partager avec toi chacune de mes expériences. > En savoir plus sur le défi.

Photo : Sharon Garcia

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.