Mon défi : semaine 8 sur 21
L’encouragement est l’un des trois piliers, avec la bienveillance et la fermeté, de la Discipline Positive. Pendant très longtemps, on pensait que le compliment permettait de développer une bonne estime de soi or, on s’est rendu compte que l’encouragement avait un impact bien plus fort sur l’enfant. Dans cet article, je t’explique en quoi l’encouragement est primordial pour le développement d’un enfant et pourquoi ses effets sont plus bénéfiques que le compliment.
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Les 3 bienfaits de l’encouragement
Que te dis-tu lorsque tu reçois des encouragements ? Que ressens-tu ? Pour ma part, ça me fait chaud au coeur. Je me sens valorisée, je me dis que je suis capable, que je peux le faire, que je peux avoir de l’influence sur ce qu’il se passe dans ma vie et sur ma façon d’agir et réagir. Bref, je me sens pousser des ailes…
L’encouragement influence, à court terme et à long terme, le comportement d’un enfant ainsi que sa façon d’être et de penser.
L’encouragement permet de :
- Insuffler de la force, de donner du courage pour aller plus loin. Le psychiatre autrichien Dreikurs disait “L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante. Il ne peut survivre sans”. Un enfant (et un adulte aussi d’ailleurs !) a besoin d’être encouragé pour se sentir plus fort.
- Enseigner à l’enfant des compétences de vie essentielles comme le sens des responsabilités sociales, la persévérance, la bonne estime de soi, la confiance… Compétences qui lui permettront, sur le long terme, de s’accomplir et de s’épanouir.
- Apaiser une tension, un conflit entre un parent et son enfant. L’encouragement a donc aussi un effet à court terme puisqu’il permet de diminuer les comportements inappropriés d’un enfant en modifiant ses croyances erronées (par exemple je suis nulle, je ne ressens pas d’appartenance, personne ne m’aime…).
Distinguer l’encouragement et le compliment
Est-ce si grave de complimenter ?
L’encouragement, c’est un outil précieux, on est d’accord. Mais est-il précieux au point de l’opposer au compliment ? C’est la première question que je me suis posée lorsque j’ai été exposée à cette approche.
Heureusement, l’atelier de Discipline Positive pour les parents auquel j’ai assisté m’a permis d’y voir plus clair. Nous avons réalisé un jeu de rôle qui nous a permis de comprendre la différence entre l’encouragement et le compliment ainsi que leurs effets respectifs à long terme. Nous étions libres ensuite de nous faire notre propre opinion sur le sujet.
Lors de cette activité, un participant devait jouer le rôle de parent et deux autres participants devaient jouer le rôle de frère / sœur. J’ai activement participé à cet exercice puisque j’étais l’un des deux enfants. Mon “parent”, situé en face de moi, ne cessait de me faire des compliments : Je suis fier de toi, tu es une gentille fille, tu es vraiment intelligente, que des 18/20 ! Tu mérites une récompense… “Ma sœur”. quant à elle, recevait de nombreux encouragements : tu as travaillé dur et tu mérites ton succès, tu peux être fière de toi, j’ai confiance en ton jugement, tu as trouvé la solution toi-même, regarde le chemin que tu as parcouru…
Comment me suis-je sentie face à ces compliments ? Au début, j’étais très contente et très fière. Et petit à petit, j’ai ressenti de l’angoisse, de la pression et de la peur. La peur de décevoir, la peur d’être rejetée, la peur de ne pas faire assez bien pour “mon parent”. Je peux te dire que j’étais pas au top du top ! “Ma sœur” a eu un tout autre ressenti. Plus “notre parent” enchaînait les encouragements, et plus elle se sentait boostée, capable d’y arriver, elle se disait qu’elle avait les cartes en main.
L’encouragement, un outil qui suggère de changer pour soi
Qu’elle avait les cartes en main… C’est là que j’ai compris que c’était ça en fait, la grosse différence entre l’encouragement et le compliment. L’encouragement aide à développer un périmètre de contrôle interne, en d’autres termes un référencement interne qui protège d’une trop forte dépendance aux autres (Bonnie G et Judy Dixon, formatrices à l’éducation parentale de Sacramento et responsables de formation). Le compliment suggère de changer pour les autres alors que l’encouragement suggère de changer pour soi-même. Ca fait toute la différence !
L’idée de cette approche n’est pas de diaboliser les compliments. Tous les parents qui aiment leurs enfants ne peuvent pas se retenir de faire des compliments. Nos enfants sont notre fierté ! Et lorsqu’on voit le sourire de son enfant après l’avoir complimenté, ça nous donne aussi le smile ! Et mieux vaut bien sûr complimenter que blesser. L’idée donc à retenir est simplement de privilégier au maximum les encouragements.
Comment encourager
Par des gestes
L’encouragement passe par des mots mais aussi par des gestes. Poser une main sur son épaule, prendre son enfant dans les bras, adopter un regard bienveillant… Tous ces gestes et attitudes sont de formidables moyens pour encourager son enfant.
Par des mots
Quant aux mots, Jane Nelsen suggère de nous poser les questions suivantes lorsque nous avons un doute au sujet des expressions que l’on a l’habitude de dire à nos enfants :
- Ce que je lui dis le pousse-t-il à s’autoévaluer ?
- Est-ce que je me place du point de vue de mon enfant ?
- Est-ce que je ferais ce commentaire à un ami ?
Pour t’aider je t’ai préparé quelques exemples de phrases d’encouragement :
- Je te fais confiance pour apprendre de tes erreurs
- Tu as trouvé la solution tout seul
- Et toi, qu’est-ce que tu en penses ?
- Tu as fait de ton mieux, c’est le plus important
- Tu t’es débrouillé tout seul
- Merci pour ton aide
- Je t’aime quoi qu’il arrive et quoi que tu fasses
- Tu es sûrement très fier de toi
- Ce que tu as fait est super (plutôt que “tu es super”)
- J’ai confiance en ton jugement
Evidemment, il faut t’approprier ces phrases, les dire avec tes mots à toi pour qu’elles aient un impact encore plus fort sur ton enfant. Pour débuter sur le chemin de l’encouragement, concentre-toi sur 2 phrases, par exemple “Tu as réussi tout seul” versus “Je suis fier de toi” ou encore “Tu as beaucoup travaillé pour en arriver là” versus “Tu es le meilleur”.
Comment encourages-tu ton enfant au quotidien ? N’hésite pas à me dire en commentant sous l’article.
Source : La Discipline Positive de Jane Nelsen
Tu viens de lire l’article 8 sur 21 de mon défi. Le défi que je me suis lancé ? Tester 21 principes de la discipline et la parentalité positive en 21 semaines et partager avec toi chacune de mes expériences. > En savoir plus sur le défi.
Coucou Emma,
voilà tout à fait ce qu’il nous fallait : une liste des encouragements concrète (et à imprimer !), pour nous les approprier et bien faire le distingo avec les compliments (qui nous viennent plus facilement en tête)
Merci Emma !
Marie