Fermeté et bienveillance : fixer des limites et s’y tenir

Mon défi : semaine 1 sur 21

Je ne sais pas vous mais parfois, j’ai l’impression de manquer d’autorité. Mes nombreuses lectures sur l’éducation m’ont poussé à “céder” aux demandes de mon enfant afin de nous éviter tout stress inutile. Mais est-il possible d’être de faire preuve de fermeté et bienveillance en même temps ? C’est ce que je te propose de découvrir dans cet article.

Il est vrai que je suis une adepte de ce principe et que je laisse certaines libertés à mon fils. Exemple le week-end dernier : après avoir mis un joli pantalon à rayures horizontales à mon fils, je m’apprêtais à lui mettre son joli polo bleu marine. Mais Poussinou en avait décidé autrement : c’était la marinière ou rien ! J’avais 3 options : utiliser force et autorité pour lui enfiler son polo (non mais, c’est qui qui commande ici !), le laisser torse-nu (tant pis pour lui, il avait qu’à m’écouter !) ou le laisser mettre son t-shirt à rayures horizontales (ouille, ça pique les yeux !).

J’ai choisi la troisième car j’ai à cœur de respecter les choix de mon enfant. Je déteste imposer mon autorité “juste par principe” et avoir un rapport dominant-dominé avec mon fils.

Il n’écoute rien !

Cette histoire de T-shirt, ce n’est pas bien grave me direz-vous. Mais attention à ne pas abuser de ce principe dans toutes les situations.

Ces derniers mois, je galérais pour aller ou repartir de chez Nounou. C’était sans cesse la même chose : je voulais qu’il aille dans la poussette mais il refusait. Je lui proposais alors de donner la main mais il ne voulait pas. Dernière alternative : tenir la poussette. Mais là encore, refus. Ce qu’il voulait, c’était marcher seul sur le trottoir. Alors, je le laissais.

Fermeté

Je pense que tu as une petite idée du stress intense que je vivais. Imagine la scène : Poussinou est à côté et soudain, il se met à courir en direction d’un passage pour piétons. Je lâche la poussette (qui roule jusque dans un rosier), fais tomber mes sacs, cours après lui, l’attrape un peu violemment par le bras en lui criant “tu te rends compte, tu peux pas faire ça, c’est dangereux, j’ai eu très peur !!!”. Je te laisse imaginer le tableau final : mon fils, en train de se rouler par-terre, de pleurer et hurler; moi en nage, la frange collée au front et tendue de chez tendue; les passants, effarés, probablement en train de se dire « cette mère manque vraiment d’autorité ! ».

Bref, en voulant lui faire plaisir, cela procurait l’effet inverse. Autant dire que c’était un échec total ! Et puis surtout, c’était complètement inconscient !!!

Fermeté ET bienveillance, ça fait toute la différence

Lors de mon stage en Discipline Positive, j’ai compris qu’être bienveillant ne voulait pas dire céder aux demandes de l’enfant. Etre bienveillant, c’est être respectueux de son enfant et de soi-même.

A l’inverse, la fermeté n’est pas un gros mot. Je le trouve d’ailleurs bien plus chouette qu’autorité, l’autorité se définissant comme étant « ce par quoi le pouvoir s’impose, ce qui produit la soumission sans recours à la contrainte physique » selon le dictionnaire Larousse. Pour la fermeté, on parlera davantage d’attitude de rigueur. Je trouve que ça fait une grande différence.

J’ai aussi pris conscience que bien souvent, j’employais soit la fermeté, soit la bienveillance mais rarement les deux simultanément. J’étais quelque part “prisonnière de cette danse entre fermeté et bienveillance” comme le dit si bien Jane Nelson, fondatrice de la Discipline Positive.

fermeté et bienveillance

Fermeté ET bienveillance : mon plan d’actions

Une fois que j’ai réalisé cela, je me suis dit que tout ce que je faisais n’était pas non plus à jeter. Il fallait juste faire quelques ajustements. Voici le plan que j’ai établi :

  • Continuer à lui proposer des alternatives
  • Respecter les choix et les envies de mon enfant à partir du moment où il n’y a pas de danger et que ces choix respectent mes besoins
  • Fixer les limites et expliquer en amont les conséquences
  • S’y tenir !

Allez, c’est parti !

Le soir-même où je terminais mon stage, je suis allée chercher mon fils chez Nounou. Nous sortons de chez elle et là, je me mets à sa hauteur et nous échangeons les mots suivants :

Moi : Tu préfères monter dans la poussette, tenir la poussette ou me tenir la main ?
Poussinou : Je veux pas monter dans la poussette, je veux pas tenir la poussette ou la main ! Je marche tout seul !
Moi : Ecoutes mon amour, il y a des voitures et des motos sur la route, c’est très dangereux. Si tu souhaites marcher, c’est en donnant la main.
Poussinou : Je tiens la poussette alors.
Moi : Très bien. Par contre, si à un moment, tu lâches la poussette, je serai obligée de te mettre dedans. Ce n’est pas une punition, c’est juste que c’est vraiment très dangereux et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose car je t’aime très fort.

Nous faisons quelques mètres quand soudain, Poussinou lâche la poussette et me dit qu’il veut marcher seul. Et là, attention mesdames et messieurs, j’ai tenu ! Je n’ai pas cherché à négocier ou à discuter. J’ai bloqué la poussette, j’ai pris Poussinou et je l’ai mis fermement mais sans violence dans sa poussette.

Il a d’abord été surpris, puis il a commencé à pleurer en disant qu’il voulait marcher. Je me suis mise à sa hauteur, je l’ai embrassé et je lui ai dit “Je t’aime plus que tout mon cœur, j’ai besoin de te savoir en sécurité. Tu ne veux pas tenir la poussette, je comprends. Mais dans ce cas, tu vas dans la poussette.” Nous sommes partis et les pleurs étaient finis !

Et les fois suivantes ?

Je t’avoue que j’étais hyper fière de moi mais je ne me suis pas dit que c’était gagné pour autant. Eh bien figure-toi que depuis, lorsque nous allons chez Nounou ou que nous repartons de chez elle, il monte tout seul dans la poussette sans négocier quoi que ce soit ! Incroyable je te l’accorde mais vrai !

En revanche, pour les autres sorties, c’est mieux mais ce n’est pas ça encore. Je continue de mettre mon plan d’actions à exécution. Ce matin par exemple, c’est ce que j’ai fait. Il a voulu tenir la poussette. Ça c’est très bien passé jusqu’à ce qu’il réalise qu’il était dans un ruelle piétonnière. Il a commencé à lâcher la poussette et à partir en courant. Je lui est expliqué de nouveau les règles mais il refusait de tenir la main, tenir la poussette ou aller dedans. J’ai donc voulu le mettre dans la poussette et là, grosse crise… Impossible de le mettre dedans. Au bout de plusieurs longues minutes, j’ai réussi à lui faire un câlin et à lui demander s’il voulait aller faire du vélo au parc. Il m’a répondu par un grand oui et c’est tout naturellement qu’il s’est dirigé vers la poussette pour la tenir et nous sommes allés tranquillement au parc ainsi, tout en séchant les grosses larmes qui avaient coulées sur les joues rouges.

Fermeté ET bienveillance : alors, réussite ou échec ?

Allez je le dis : réussite ! Pour deux raisons :

  • Je réussis désormais à fixer des limites et à m’y tenir, ce qui est complètement nouveau pour moi ! Comme quoi, on confond souvent éducation positive et éducation permissive alors que pour moi, cette méthode me permet d’augmenter mon curseur de fermeté afin de rester constante et donner un cadre sécurisant à mon fils.
  • Les allers-retours chez Nounou sont bien plus simples et rapides qu’avant ! Rien que pour ça, j’ai envie d’embrasser ma formatrice en Discipline Positive !

Evidemment, ça n’empêche pas les débordements émotionnels et c’est normal, c’est un enfant. En revanche, Poussinou commence à comprendre qu’il y a des limites et à les connaître et ça, c’est un vrai cadeau que je lui fais car cela va l’aider à développer de nombreuses compétences pour sa vie d’adulte. Un enfant sans cadre risque de fuir ses responsabilités et de n’acquérir aucune autonomie et clairement, ce n’est pas ce que je veux pour (sa future moitié !) lui.

Maintenant, il va falloir que je continue à le faire et à le tester dans d’autres situations. Et surtout bien penser à être ferme et bienveillante en même temps.

Et toi, arrives-tu à fixer des limites et à t’y tenir ? A être à la fois ferme ET bienveillant ?


Tu viens de lire l’article 1 sur 21 de mon défi. Le défi que je me suis lancé ? Tester 21 principes de la discipline et la parentalité positive en 21 semaines et partager avec toi chacune de mes expériences. > En savoir plus sur le défi.

4 commentaires

  1. Merci pour ces conseils. Tu as bien raison, il n’y a pas que l’autorité dans l’éducation.

    Poser des règles fermes c’est important, et s’y tenir encore plus plus.

    Je conseille aussi quand c’est possible de mettre en place des règles ENSEMBLE. En général il y a plus de coopération, l’enfant se sent plus libre car c’est lui qui a participé au choix. Il faut bien sûr faire en fonction de l’âge 🙂

    Chez nous ça fonctionne bien et tout le monde y trouve son compte.

    • Merci Chang pour ton commentaire ! En effet, plus on implique l’enfant, plus il se sent responsable. Et quand ces règles sont écrites, on a juste à s’appuyer sur la feuille ! « Tu te souviens ce qu’on avait convenu ensemble ? Regarde sur la feuille ! ». Le parent « se décharge » ;).

  2. Merci pr Ce partage et je suis tellement contente de Trouver enfin qqun qui a fait la formation en DP, Que j’ai faite Aussi et je vais me former pr devenir formatrice également.
    Pr Moi La DP m’apporte Bcp Car Il y a pleins d’outils concrets !
    À tester Avec Bcp de patience 😅
    J’ai parlé Avec des personnes qui pratique la non VEO Que je Trouve extrême et subtil parfois et qui juge La DP Avec de La VEO.
    De plus ces personnes sont contre les limites et pensent que les enfants sont amenés à découvrir eux meme les limites, par notre exemple et Que Ca se fera naturellement comme l’acquisition de La Marche, manger etc…
    Je ne suis pas d’accord et je voulais avoir votre avis sur cela ?
    Qd j’ai fait la formation c’était difficile pr Moi de Trouver cette fermeté et garder La bienveillance en meme tps 😅
    Mais je pense que c’est Ca, tenir Ce qu’on a dit, Qd Il est question de securite, etre ferme.
    Cette autorité est plus selon moi les aider Ds cette securite Justement , non Pas pr accabler Car je suis adulte et je sais mieux Mais leur cerveau en cours de maturation à besoin de direction.
    Et Justement j’en reviens à ces dames qui pr elles , on veut les diriger vers la Ou on veut et donc c’est de la VEO .
    Ca m’a Bcp perturbé cette question en fait alors je me permets de rebondir et Voir Ce Que Vous en pensez Comme Vous etes une des rares que je suis et qui a lu le livre de jane et suivi la formation.
    Pr tous les parents qui cherchent surtout du concret je Trouve Que La DP est vraiment efficace.
    Pr mes enfants on y arrivé Car ils sont Ds une ecole Ou Tout le monde est formé en DP , du coup les enfants expérimentent le même environnement.
    Desolee Pr le long message 😅

    • Bonjour Mamitiana et merci pour ton commentaire ! C’est vrai, beaucoup de personnes sont contre la Discipline Positive car elles estiment qu’elle n’est pas bienveillante. Le nom y fait pour beaucoup. En effet, on pense que discipline veut dire « discipliner » alors qu’il s’agit d’une matière, comme on parlerait d’une discipline à l’école. Ensuite, je suis d’accord avec toi, les personnes qui ne pratiquent aucune violences douces avec leurs enfants ne sont généralement pas à l’aise avec la Discipline Positive car on emploie les mots fermeté et conséquences naturelles. Je comprends leur point de vue et je me dis que si je ne rencontrais aucun problème avec mon enfant, c’est ainsi que je souhaiterais faire. Mais ce n’est pas le cas ! J’aimerais pouvoir laisser à mon enfant tout le temps qu’il souhaite pour se préparer et sortir de la maison le matin mais ce n’est pas possible. J’aimerais garder mon enfant avec moi dans le salon le soir jusqu’à minuit mais ce n’est pas possible, il doit se lever le matin… Pour ça, je trouve que la Discipline Positive est formidable. Elle est aussi très utile pour les parents comme toi si je comprends bien et moi qui vont faire preuve de beaucoup de bienveillance, jusqu’à ce qu’on pète un plomb d’un coup, parce qu’on n’en peut plus. Et c’est ce que nous enseigne la Discipline Positive, réussir à poser un cadre tout en étant bienveillant. Après, il y a certaines choses pour lesquelles je peux avoir un point de vue différent. Et c’est pour cette raison que j’ai créé la parentalité déculpabilisante et contructive. Si tu veux plus d’info sur le sujet, je t’invite à cliquer ici https://parentplusquimparfait.com/parentalite-deculpabilisante-et-constructive/. Tu peux aussi lire ou écouter cet article sur les VEO, dans lequel je partage mon point de vue https://parentplusquimparfait.com/comment-vivre-leducation-non-violente-au-quotidien/. Enfin, n’hésite pas à t’inscrire à ma newsletter en remplissant le formulaire ci-dessous :). A bientôt !

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