L’amour inconditionnel et l’éducation affective, socle de la parentalité positive

Mon défi : semaine 21 sur 21

Ca y est, l’article que tu commences à lire est le dernier de mon défi ! Mais rassure-toi, ce n’est pas le dernier article que je publie sur mon blog. J’ai choisi de garder le meilleur sujet pour la fin, l’un des cinq principes de la parentalité positive selon le docteur Catherine Gueguen : l’éducation affective et notamment, l’amour inconditionnel que l’on peut porter à son enfant.

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Comme je suis sympa, je te donne les quatre autres principes pour ta culture personnelle :


L’éducation affective, ça apporte quoi ?

L’éducation affective est fondamentale car elle permet de répondre aux besoins d’amour, d’affection et de sécurité dont a tant besoin notre enfant. En exprimant au quotidien notre amour, nous aidons considérablement notre enfant à bien grandir. Voici une liste non exhaustive des bénéfices de l’éducation affective.

Elle permet de :

  • Répondre à un réel besoin de l’enfant
  • Sécréter de l’ocytocine qui apporte à l’enfant et au parent du bien-être et de l’attachement
  • Augmenter les capacités d’affection, d’empathie et de coopération
  • Diminuer le stress
  • Développer le cerveau de notre enfant et l’aider à se construire
  • Aider pour la mémoire, l’apprentissage et les relations sociales.
  • Avoir l’esprit entreprenant et créatif
  • Apprendre à faire preuve de résilience, c’est-à-dire de faire face aux difficultés, de réussir à se développer malgré l’adversité.
  • Donner confiance en soi.

Pour résumer, elle aide notre enfant à s’épanouir, à être bien dans ses baskets, à se sentir pousser des ailes. C’est un socle solide sur lequel il peut se construire.

amour inconditionnel

L’éducation affective, ça se traduit comment ?

Il n’y a pas qu’une façon de pratiquer l’éducation affective. Elle peut se traduire par…

Des mots d’amour

Le traditionnel “Je t’aime” apporte énormément à un enfant et n’est pas réservé aux mamans. Mais il y a d’autres façons d’exprimer notre amour ! Nous pouvons le faire grâce à des paroles valorisantes. Voici quelques exemples de phrases à se garder sous le coude et à s’approprier.

Je t’aime quoi que tu fasses.
Je t’aime comme tu es.
Tu m’as manqué (on peut même le dire quand on se retrouve le soir !).
J’adore passer du temps avec toi.
Je suis content de te voir.
Je me sens bien quand je suis avec toi.
J’adore nos moments à deux.
Te regarder grandir me remplit de joie.
Je suis tellement heureux de t’avoir comme enfant.
J’aime quand on joue ensemble / quand on se câline.
Je te remercie pour tout le bonheur que tu m’apportes.

Trop peu d’adultes ont entendu ces phrases lorsqu’ils étaient enfants, c’est bien normal qu’ils ne pensent pas à les dire à leur enfant ! Mais imagine ce que tu ressentirais si tes proches te les murmuraient au creux de l’oreille…

Des gestes d’affection

On se dit qu’exprimer son amour passe forcément par des mots. Mais le contact physique est tout aussi fort, voire plus puissant que les mots, par exemple pour consoler un enfant. Un petit ou un ado sera en effet plus sensible à une main sur l’épaule, une caresse dans les cheveux, un câlin, un regard compatissant ou même un chocolat chaud que tu auras pris soin de préparer, qu’à des phrases toutes faites du type “ne t’inquiète pas ma chérie, un de perdu, dix de retrouvés”, “oh mon pauvre bébé, ton copain t’a tapé et tu as eu mal. Je vais aller le voir moi ton copain pour régler ça.”

Pourquoi ? Parce qu’un geste d’affection ou un regard rassure, console, encourage, rapproche. Il permet à l’enfant de se faire sa propre analyse, de trouver sa solution. Il favorise la connexion, l’autonomie et la prise de décision, dans un cadre qui le sécurise et dans lequel il se sent en confiance.

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L’intérêt que l’on porte à l’autre

En tant que parents, on est sur tous les fronts. On gère du mieux qu’on peut la maison, le travail, les enfants… Pas toujours facile avec nos plannings ultra-chargés. Avec tout ça, les occasions de s’intéresser à l’autre – enfant comme conjoint – se font rares. Et avec le temps, on finit malheureusement par devenir colocataires. On vit sous le même toit mais on ne connait plus vraiment ces êtres qui pourtant nous sont chers. Et quelquefois, on a de sacrées surprises – bonnes comme mauvaises…

Réfléchis un instant. Ca te fait quoi quand un proche te pose des questions sur ce que tu aimes faire ? Ou tout simplement sur ta journée ? Est-ce que s’intéresser sincèrement à l’autre n’est finalement pas l’une des plus belles preuves d’amour ? On reproche souvent à nos moitiés de ne pas s’intéresser à nous mais est-ce qu’on prend le temps de s’intéresser à elles ainsi qu’à nos enfants ? L’idée n’est pas de les bombarder de questions (surtout si tu t’adresses à un ado) mais de faire l’effort de rentrer dans leurs univers, de prendre la peine de se renseigner sur leur passion… Ca booste tellement l’autre !

L’amour inconditionnel que l’on exprime

Je lis régulièrement des choses sur les réseaux sociaux au sujet de l’amour inconditionnel que l’on porte à son enfant et je me suis rendue compte que cette expression était souvent galvaudée. Beaucoup de personnes utilisent cette expression pour dire qu’elles aiment leur enfant d’un amour sans limite. Mais l’amour inconditionnel, c’est plus compliqué que ça.  Comme l’explique notre ami (ou pas) Florent, “savoir aimer [de façon inconditionnelle], c’est aimer sans rien attendre en retour, ni égard ni grand amour, pas même l’espoir d’être aimé.”.

L'amour inconditionnel

L’amour inconditionnel ou l’art de savoir aimer

Ne pas aimer ou ne pas savoir aimer ?

Je lis souvent que les parents qui étouffent leurs enfants, qui sont laxistes, autoritaires ou pire encore, n’aiment pas leurs enfants. Je ne suis pas du tout de cet avis !
Personnellement, je pense que les parents qui n’aiment pas leurs enfants ne se comportent pas de cette façon. Ils vont selon moi plutôt fuir leurs responsabilités, ne rien ressentir (indifférence), être en dépression, éprouver du dégoût… Et même dans ces cas-là, s’agit-il vraiment d’absence d’amour ? Ne s’agirait-il pas davantage d’une blessure profonde, d’un blocage émotionnel ?

Pour moi, malgré ce que mes lectures m’ont appris, je reste persuadée que les parents trop-ci ou trop-ça aiment leurs enfants. C’est juste qu’ils ne savent pas aimer. Pour la simple et bonne raison qu’ils ont mal été aimés, qu’ils n’ont pas appris à aimer.

Et l’amour inconditionnel dans tout ça ?

Je pense exactement la même chose de l’amour inconditionnel. En parentalité positive, on dit qu’il est primordial pour un enfant d’être aimé de façon inconditionnelle. On t’explique que si on fait telle ou telle chose (comme du chantage affectif par exemple), c’est qu’on n’aime pas son enfant de manière inconditionnelle. Et bien là encore, je ne suis pas d’accord.

Je pense qu’énormément de parents ressentent un véritable amour inconditionnel pour leur enfant mais qu’ils ne le vivent pas, ne le prouvent pas, ne l’expriment pas. Je suis convaincue qu’un parent qui jette son adolescent à la rue à cause d’une  “mauvaise” attitude aime son enfant. S’il ne l’aimait pas, ne crois-tu pas que cela ne lui ferait ni chaud, ni froid ? Après ce genre de disputes, certaines familles coupent les ponts à jamais. C’est une souffrance pour l’enfant. Mais qui sait ce que ressent le parent ? Je suis sûre que beaucoup de parents qui se sont mis dans cette situation aiment et aimeront leur enfant jusqu’à leur mort, quoi que ce dernier fasse. Même s’ils aimeraient peut-être ne plus l’aimer ! En revanche, l’expression de leur amour est clairement conditionnelle : tu ne te comportes pas comme je souhaiterais alors tu ne fais plus partie de ma vie. L’horreur pour un enfant…

La différence entre ressentir un amour inconditionnel et le vivre

Ce que je veux dire par là, c’est que pour moi, nombreux sont les parents qui aiment leurs enfants d’un amour inconditionnel mais qui ne le vivent pas, parce qu’ils s’en empêchent ou qu’ils n’arrivent pas à l’exprimer. Penses-tu qu’un père qui dénonce son enfant à la police n’aime pas son enfant ? Qu’une mère qui ramène de la drogue à sa fille qui est en centre de désintoxication ne l’aime pas ? Que des parents qui jettent leur enfant à la rue parce qu’il est différent n’ont pas d’amour pour lui ? Je pense, peut-être naïvement, que ces parents aiment leurs enfants. Et j’irais même jusqu’à dire que rien ni personne ne leur enlèvera cet amour. A leur grand dam pour certains… Tout serait plus simple pour ces parents s’ils pouvaient rayer de leur cœur cet enfant qu’ils n’ont pas réussi à modeler à leur image.

Le problème, c’est que les parents qui réagissent ainsi n’ont pas eu d’exemples bienveillants autour d’eux et n’ont pas su remettre en question ce système si cruel, le système “Je fais mal à l’autre en pensant obtenir le bien”. Ce système est extrêmement nocif car au final, tout le monde est malheureux : l’enfant bien sûr mais aussi le parent. L’amour est une chose, le respect en est une autre.

La parentalité inconditionnelle

J’aime le concept de parentalité inconditionnelle, qui évoque à la fois le fait d’aimer l’enfant tel qu’il est mais aussi d’accepter l’enfant pour ce qu’il est. Et pour moi, c’est ce dernier point qu’il est important de travailler, même si ce n’est pas évident. Car se sentir accepté inconditionnellement est la fondation de l’estime de soi et de l’épanouissement.

J’ai pris des cas extrêmes dans cet article pour te faire réagir mais sache que même dans des situations anodines, exprimer son amour de façon inconditionnelle est un vrai challenge.

Ces petites phrases blessantes, elles te parlent ?

Peut-être qu’on te les a dites lorsque tu étais enfant ? Ou peut-être que tu en as dites certaines à ton enfant, sans prendre réellement conscience à ce moment-là de l’impact que pouvaient avoir ces mots ?

Si t’es gentil, tu auras un cadeau.
Comme tu n’as pas été sage, tu n’auras pas de bonbon.
T’es pas belle quand tu pleures.
Tu ne veux pas me voir ? Et bien moi non plus.
Tu ne veux pas me faire de bisous ? Ca tombe bien, je ne t’aime pas.
Tu as vu ces notes ? Vraiment, tu me déçois.
Je me sacrifie pour toi et c’est comme ça que tu me remercies !
Si tu pars avec ce mec, je me suicide.
Qu’est-ce que j’ai mérité pour que tu deviennes comme ça ?
Si tu savais à quel point ton père se sent mal depuis que tu as décidé de devenir artiste.
Je suis malheureux car tu ne passes pas assez de temps avec moi.

Ces phrases, on les a tous entendues. Et c’est pour cette raison qu’il n’est pas si facile de sortir de ce schéma. Alors que si on réfléchit quelques instants, qu’on se met à la place d’un enfant, on se rend bien compte que ces phrases font “juste” mal, qu’elles ne l’aident pas à se construire et s’épanouir.

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L’amour inconditionnel, le monde des Bisounours ?

Comme le dit si justement Isabelle Filliozat, l’amour n’est pas une récompense, c’est un carburant. Et si l’enfant ne trouve pas ce carburant dans sa propre famille, où peut-il le trouver ?

« L’amour n’est pas une récompense, c’est un carburant » Isabelle Filliozat

Je sais que certaines personnes se disent qu’on n’est pas dans le monde des Bisounours et que les parents doivent montrer à leur enfant ce qu’est “la vraie vie”. Personnellement, je suis de ceux qui pensent que ce n’est pas en faisant mal à notre enfant qu’on obtiendra le bien. Je pense aussi que plus on exprime l’amour inconditionnel que l’on porte à notre enfant, plus ce dernier aura la force et le courage d’affronter les difficultés de la vie.

Une question qui m’aide à y voir plus clair…

Quand tu as un doute sur certaines expressions que tu emploies, pose-toi toujours cette question : est-ce que ce que je dis à mon enfant l’aide ou le blesse ? Ce questionnement m’a beaucoup aidé dans mon cheminement.

Bien sûr, l’amour ne fait pas tout. On l’a vu dans cet article ainsi que dans tous les sujets que j’aborde dans mes autres articles, qui sont aussi importants.

Il s’agit certes du dernier article de mon défi “21 principes de la parentalité positive en 21 semaines” mais si finalement, l’éducation affective n’était pas le tout premier principe à appliquer ?

De l’amour pour ton enfant, je suis sûre que tu en as. Alors ce que je te souhaite, c’est de réussir à l’exprimer. Malgré ton passé, tes blessures et les « on dit ».
Est-ce quelque chose de difficile pour toi ? Que penses-tu du fait que des parents puissent ressentir un amour inconditionnel pour leur enfant mais ne pas du tout l’exprimer ? N’hésite pas à me le dire en commentaire.

Photo : Andrew Seaman
Musique : Steven Breuil


Tu viens de lire l’article 21 sur 21 de mon défi. Le défi que je me suis lancé ? Tester 21 principes de la discipline et la parentalité positive en 21 semaines et partager avec toi chacune de mes expériences. > En savoir plus sur le défi.

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